Tu vas pas faire un gros score ici, alors.
Fuzzine. Garage/Freakbeat. Titre «M'man, je joue dans un groupe qui fait du boucan ».
Quatre gonzes dans un garage, lattant des riffs.
Ils enregistreront (peut être) un 45 tours. Avant de se trouver un job d'éboueur.
Dégoutés par les tournées minables, et la versatilité du public. C'est la base même du rock. Naturellement, on ne compte plus les anthologies et autres compilations archéologiques. De mémoire, j'ai beaucoup aimé Bury My Body et New Mexico Punk From The 60's, pour les USA. Et un excellent souvenir me reste des Perfumed Garden et autres English Freakbeat. Des perles inusables, à la pelle. Le CV minimum requis chez Fuzzine.
https://www.youtube.com/watch?v=cCQ11vwgcYEhttps://www.youtube.com/watch?v=9eCDCwkeFLchttps://www.youtube.com/watch?v=TGJXehlEqwQBon pour faire le djeun's, c'est pas idéal. Justement, vient de sortir (le réservoir semble infini) une énième anthologie du genre (Beat Freak. RareAnd Obscure British Beat 1964-1968). Bien sur, il faut tamiser longtemps pour trouver de l'or. Avertissement, si vous aimez les losers, l'indigestion guette. Pretty Things, Them, Q65, tous les grands classiques du genre, sont des bourgeois/nantis à coté de la bande de bras cassés ici réunis. Même le chauffeur du camion de matos de Led Zep a du approcher la gloire de plus prés. Pas difficile, non plus, quand on se retrouve face à des gus comme les Moquettes (si si) ou Fifth Column. Une seconde de silence pour apprécier la profondeur de champ. Bien pour ça que (pour une fois) je vais me permettre un petit titre à titre. Bien braquer le projecteur la scène obscure. Sacré taf, mais passionnant. J'ai mis un maximum de liens.
Fingers Lee And The Upper Hands. Midnight Race. (1967).
https://www.youtube.com/watch?v=MJrXTok7n5sVoui, vous l'avez reconnu, c'est bien Freddie «Fingers » Lee, pianiste timbré des Savages de Lord Sutch (avec son Altesse caractérielle Richie Blackmore). Le barge qui faisait le poirier sur son clavier, avec un casque enflammé. Associé aux illustres inconnus de Upper Hands, il a sorti deux singles, dont celui ci (disponible en pressage belge français, allemand et japonnais, bonne chance). C'est du brutal, la fuzz en avant. Le riff se fait tabasser pire que par des CRS bourrés. Avec quelque chose de maléfique, qui sera plagié (tiens donc) par Deep Purple, entre autres. Excellent chanteur au débit robotique. Peu (ou pas du tout) de solo au sens Pagien du terme. Secouant. Cote dans les 300 euros.
Sons Of Fred. I'll Be There.
https://www.youtube.com/watch?v=IXOlO2vmqA0(1965). De vieilles connaissances. Les Ramones du lot, plus rapide c'est impossible. Massacrent tout sur un accord et demi. Comment ils trouvent le temps de gérer les vocaux (très au point) et d'insuffler un coté jazzy, je suis bien en peine de vous répondre. D’après les (excellentes) notes de pochette, la maison de disques les exhortait à faire plus commercial. Autant pisser dans un violon. Au moment ou je rédige ce papier, une copie du single est à vendre pour 700 euros sur Ebay. Strictement in-dansable. Pogotable, à la limite.
The Habits. I Need You (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=eHRCV4Y ... tml5=FalseBasse fuzz bien grasse en intro. Ce qui est rare pour l'époque (cf plus bas). Structure fracassé, la recette du métal est déjà la. Le chanteur a du inspirer deux ou trois plans à Robert Plant. Dommage que le guitariste soit si limité, ses solos touchent juste mais visent bas. C'est produit par Spencer Davis et Stevie Winwood. Semble être resté totalement obscure. Le son du lien est dégueulasse, comme pour souligner l'excellent travail réalisé sur l'ensemble de la compilation.
The Deejays. What'cha Tryin' To Do. (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=ARN4RXYVcjoAh, des gros riffs menaçants. Leur truc, ce sont les vocaux hyper mâles/voix androgynes, préfigurant les ricains glauques de Morgen (!!!). Faites confiance au guitariste pour en rajouter une tonne. Le batteur cogne aussi fort que Keith Moon. Mine de rien, la cuisine s'alourdit et se rapproche de la lobotomie électrique. Évidemment, pour concurrencer les gens civilisés, on pouvait trouver mieux rasé. Tel que, on achète les yeux fermés. Le titre ouvre leur rare premier album, sorti uniquement en Suède (ben voyons). Si vous avez le temps (et les moyens) il existe un EP français.
Ian And The Zodiacs. Na Na Na Na. (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=FhiyfVF ... tml5=FalseSe sont pas grattés deux heures pour le titre. Sinon, voici les vrais pros du lot. Formés en 1958, ils ont à leur compte toutes les galères réglementaires des tournées allemandes. Pays ou ils ont enregistrés trois albums, plus deux autres (reprises des Beatles) sous le nom de KoppyKats. Le riff d'intro accroche bien, c'est après que la confiture se révèle trop sucré, pour mon goût. Pas simple à localiser, apparemment, mais pas encore ruineux.
Casey Jones And The Governor. All You Wanna Do (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=v_ytemS ... tml5=FalseUn des premiers groupes de Clapton, avant les Yardbirds (c'est pas franchement d'hier). Bon titre remuant, qui peine un peu dans les montées, tout de même.
Le psychédélisme se glisse tout doucement dans le paysage, mais on on voit encore les racines. Vocalement intéressant, avec un bon travail sur les couplets. Le gros défaut (comme beaucoup ici) c'est l’absence frappante d'une basse FRANCHEMENT mordante. L'agression s'en trouve forcément limité. C'est tiré de leur second album allemand. Les originaux semblent pouvoir toujours se trouver à pas cher.
Roger Young. No Address. (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=7ByMMe5 ... tml5=FalseEt voici déjà le temps des faiseurs. Derrière ce superbe titre psyché-hanté, se cache un certain Roger Fennings, qui a mangé un peu à n'importe quel râtelier. On lui doit même la pochette de l'album de Tomorrow. Les deux ou trois singles sortis par le bonhomme sont extrêmement rares. Majestueux et hyper bien fichu, c'est le genre de morceau incapable de vieillir. Le clavier hanté resservira souvent, dans la concurrence. Quoi Procol Harum ? Oui, mais pas que.
The Moquettes. You Came Along. (1964).
https://www.youtube.com/watch?v=6q0wuM5 ... tml5=FalseAvec un nom pareil, impossible de les cacher sous le tapis (j'allais pas la laisser passer, celle la). Ce qui fait beaucoup moins rire, c'est le nom du producteur. Mickie Most a bossé avec les Animals, le premier Jeff Beck Group, et ruiné la fin de carrière des Yardbirds. Obsédé par les charts, on peut le considérer comme un marchand de soupe. Malgré la présence d'une flute guillerette, ce titre est néanmoins excellent, avec de chouettes vocaux . Ressemble (pour peu qu'on s'y penche) à la recette de Over Under Sideways Down. Pas le genre de galettes qui court les rues.
The Hinge. You'd Better Go Home. (1968).
https://www.youtube.com/watch?v=mCiKmv2 ... tml5=False(1968). Simple et direct (ce qui ne veut pas dire on-fait-n'importe-quoi). Très pro, avec une belle partie d'orgue, et un guitariste compétent. Pas encore un gros méchant, au niveau du prix. Vocalement balaise, le gars est convulsif et s'arrache le gosier façon Mick Patto/Roger Chapman.
The Chasers. She's Gone Away. (1966).
Excellent, tout ce qu'on demande à une chanson de cette compilation. Très Smoke, à mes oreilles. Le guitariste a fini par épouser Suzie Quatro, ce qui indique un manque de chance certain. Votre banquier ne vous ouvrira pas le crédit nécessaire, pour acquérir un original. L'enfoiré.
The Jensens. Marguerite. (1968).
https://www.youtube.com/watch?v=vFkyyoa50r8Facilement le titre le plus faible entendu ici. On jurerait une maquette des Who, qui rabâcherait le même accord, dans une ambiance soit disant festive. Jetable.
Fifth Column. There's Nobody Here. (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=zPHLs2_ ... tml5=FalseC'est pas mon jour. Vraiment ce morceau martelé acoustique/électrique est sympa, mais encore une fois l'aspect propret me gonfle dans le contexte. Le redoutable (et redouté) Gerry Rafferty (oui le casse couilles de Baker Street, avec le sax atroce) sévit ici. Ceci expliquant peut être cela. Objet rare, mais qui ne doit pas vous empêcher de dormir.
Thursday's Child. I Want You Back/Hey Hey (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=vSRctXB ... tml5=FalseClassique Swinging London. De belles harmonies et l'orgue tournoyant. Mais tout s’arrête trop tôt pour vraiment vous coller au mur. Le second titre est bien dans l'esprit Aranbee, avec l'harmonica et les Yardbirds pas loin. Les vocaux sont clairement Jaggerien, par contre. Chouette chanson.
Red Squares. Don't Laugh If I Cry. (1967).
Ils ont du en passer du temps à écouter les Who. Magnifique pépite. Un album existe, qui n'a pas l'air ruineux.
The Carpetbaggers. The Flea Teacher. (1967).
J'aime moins, surtout ce gimmick idiot qui sonne comme un coucou suisse. Pas mauvais, juste mineur.
Hedgehoppers Anonymous. Daytime. (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=vpOILiC ... tml5=FalseEncore de la pop psyché. Sympa et bien construit, en dépit de l'harmonica niaiseux. Belle tentative pour emballer les choses.
Alex Harvey. The Sunday Song. (1967).
Et un vieux cheval de retour Qui sait coller à l'air du temps, et connait un tas de grosses ficelles. Les paroles sont cyniques à souhait. Guitare au vitriol, pas assez en avant. Doit encore se trouver sans trop problèmes.
Trev Gordon. You're an E-Type. (1966).
Une chanson conne, qui compare la copine du mec avec une Jaguar. Musicalement, c'est un vulgaire plagiat de For Your Love.
Greg Hunter. Five O'Clock World. (1966).
https://www.youtube.com/watch?v=6pWRj4A ... tml5=FalseDommage de se coltiner un gros nanard en guise de conclusion. Mais (crédibilité oblige) je dois être impitoyable. Le couplet fait illusion, mais tout par en couille au refrain. De la variété déguisé en freakbeat, avec des harmonies idiotes. Vous allez prendre le maximum, les gars. Voili voilou. Remarquez bien, je pourrais en rajouter deux tonnes. Le boss est en vacances à Panama (tiens donc). Sans déconner, des compilations hyper gouteuses on en a des brouettes au bureau. J'attrape au hasard, EP Choice: From the Rare Mod EP Collection . Mine de rien, nous voilà reparti pour 24 titres. A noter l'implication quasi permanente d'un nommé Graham Dee, producteur et compositeur. Garantie d'un boulot sérieux et compétent.
The Richard Kent Style. Marching Off To War/ I'm Out (1967)/You Can't Keep A Good Man Without Love (Inédit).
Un groupe de mods de Manchester, avec cinq singles à son actif. Pari gonflé, ils avaient une section de cuivres. Laquelle sonne drue, pas comme la fanfare de Moulinsart. Bon, même si c'est pas eux qui vont donner des sueurs froides à la mémoire de Stax, leur truc est très bien fait. Ils ont l'intelligence d'éviter d'en rajouter des tonnes et de se casser la gueule en beauté.
http://www.manchesterbeat.com/groups/rks/rks.phphttp://www.45cat.com/record/ajx244sSteve Marriott And The Moments. You Realy Got Me/You'll Never Get Away With Me (Inédits 1964).
Oui, ce Steve Marriott la. Dans un de ses premiers exploits de jeunesse. La reprise des Kinks est parfaite, méchante comme la vérole sur le bas clergé. Un brin basique de la guitare, mais avec le meilleur harmonica pour tenir jusqu'à Lee Brilleaux. L' autre est une chanson du dénomme Jules Styne auteur de comédies musicales bien connu (!!!!) boogie basique à la Chuck Berry de peu d’intérêt. Si ce n'est de prouver l'effarante capacité de Marriott à s'arracher les tripes dés qu'il ouvrait la bouche.
http://www.45cat.com/record/ajx210sThe Muleskinners. Back Door Man/Need Your Loving (1965)/Why Don't You Write Back To Me/Untie Me.
http://www.45cat.com/artist/the-muleskinners-ukPour rester dans la famille Small Faces, voici Ian Mc Lagan distillant du féroce tord boyaux. Aussi bon (largement) que les Birds. La façon de rentrer dans le lard est imparable. Colis emballé en deux minutes, qui laisse des bleus partout. Et il fallait en avoir une belle paire pour s'attaquer, sans complexes, à un classique de Howlin'Wolf.
Il existe un paquet de versions de Back Door Man, celle ci est la plus vicieuse que je connaisse, du niveau de Quicksilver quand ils arrêtaient leurs conneries opiacés. Les deux inédits sont un brin plus calmes. Le premier nettement blues-dans-un-club-enfumé-vers-trois-plombes-du-matin. Le second est une ballade country-soul (???) qui colle aux dents. Recette que les Rolling Stones reprendront à leur compte, et porteront au ciel avec des choses comme Long Long While. Grosse rareté du single original.
The Clique. Ooh Poo Pah Doo/See That My Grave Is Kept Clean/Pretty Thing (inédits) She Ain't No Good (1965).
http://www.45cat.com/artist/the-cliqueLa je suis perplexe. Voici un groupe «légendaire » (aie) dont les deux singles anglais sont ultra collectors. Le premier étant aussi sorti aux USA. Et excusez moi de dégotter une couille dans le potage, je suis pas franchement convaincu. Produit standard, comme tous les groupes anglais de l'époque en pondaient à la chaine. C'est le producteur des Troggs (Larry Page) qui est au volant, et il a pris des notes qui ont largement resservi, par la suite. Minimalisme bien crétin, chanteur mongolien, on peut accuser The Clique de tous les maux, mais pas d'en faire trop.
James Paterson. Silent/Donnie Elbert. This Old Heart Of Mine.The Fantastics. We Got Good Loving (inédits).
Des artistes américains, venus prendre l'air anglais. On déborde déjà sur la Northern Soul. Graham Dee à la production, et souvent Fleur De Lys comme musiciens. Splendides tous simplement. Une époque révolue et perdue à jamais. Le genre de gadgets qui couteraient une fortune, si elles étaient sortis dans le commerce.
https://www.youtube.com/watch?v=FxFnx-bgTh8https://www.youtube.com/watch?v=76JHRX2U8_cMaxine Silverburg. A Love I Believe In (inédit).
Pas trouvé grand chose. Une chanteuse de soul resté obscure, produite par Graham Dee. De la graine de tube ici. Dommage.
http://modspeedproduction.blogspot.fr/2 ... -star.htmlSharon Tandy. Walk From Here To Mexico (1968). Daughter Of The Sun/Roundabout/Somebody Speaks Your Name (inédits).
Mais oui LA grande Sharon Tandy. Le premier morceau a failli représenter l'Angleterre pour l'Eurovision 1968 (de la confiture aux cochons, je sais). Comment ça, vous ignorez qui est Sharon Tandy ? Je vous parle plus.
Fleur De Lys. Gotta Get Enough/Yeah I Do Love You (démos) Circles (Live 1966).
On n'est pas la pour raconter leur histoire effroyablement compliqué (sur laquelle il existe un livre). Les deux démos sont chanté par Sharon Tandy (je vous aurais à l'usure) le titre des Who est du live d'époque (son brouillon). De toute façon pour donner un reflet du vrai visage de Fleur De Lys, mieux vaut se lever tôt (ou éviter de se coucher).