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ImageShack.usC'est vraiment très bien sur scène. Je racontais le concert à mon pote qui me les a fait découvrir et qui n'a pas pu y aller. J'espère que ça vous donnera envie. Ils repassent au "Plan" à Ris Orangis (rue Rory Gallagher !) en décembre. Voilà:
On vire le matos de Lyons et ses sbires et on installe celui des Love me nots : seule la bassiste à la précision noire et blanche a droit à un double corps, le gratteux à la telecaster blanche et noire et la chanteuse claviériste ont tous les deux un petit twin reverb ou assimilé. Le batteur a un set très complet mais placé bas si bien qu’il ne disparait pas du tout derrière comme c’est souvent le cas.
A l’entrée en scène, on remarque tout de suite les deux nanas, la bassiste blonde et la chanteuse brune. La robe de la bassiste est courte, certes, mais une jupe plus courte que celle de la chanteuse, ça s’appelle une ceinture large ! Ca démarre donc très bien ! Et très fort, ils ont tous les quatre une frénésie communicative. Il y a des gens qui sont venus pour le premier groupe, c’est certain, mais aucun ne partira en cours de show comme on l’a déjà vu lors de précédents concerts dans cette salle où certaines « gloires » locales ont parfois plus de succès que la tête d’affiche ; on a vu ça pour Webb Wilder par exemple. Les Love me nots emportent l’adhésion dès les premières notes, la fosse s’anime de suite et les gradins où nous nous trouvons sourient et remuent sur leurs fesses. La chanteuse, admirative de la salle (What a nice place ! Much better than all those smelly bars we’re used to !) a disposé son petit clavier au centre perpendiculairement au front de scène, elle joue de la main droite et chante de l’autre, on peut le dire comme ça. Ca lui donne une attitude étonnante et elle fait preuve d’une maitrise impeccable des deux. Elle lâche son micro pour des solos de clavier à deux mains de temps en temps. Elle balance d’avant en arrière tout le bastringue, très léger. La bassiste, dont les bras sont plus fins que le manche de sa precision et les doigts plus fins que sa corde de mi, arbore un sourire extatique de bout en bout et sonne très garage compressé. A gauche du clavier, elle se renverse en arrière dessus plusieurs fois pour mimer un patin avec la chanteuse. Comme on est en hauteur, on voit bien qu’elles ne font que mimer, mais ça fait son effet. On voit d’ailleurs avant le rappel, que le batteur et la chanteuse sont plus que meilleurs amis. Les deux filles sont mises en avant et on les regarde beaucoup façon loups de Tex Avery, mais les mecs sont loin d’être en reste. Le guitariste joue très très bien et son jeu de « frottements » avec la chanteuse le met lui aussi en avant. Tout en gardant sa main droite sur son clavier, la chanteuse s’étire comme une liane, un genou au sol pour taquiner le gratteux du bout de sa botte et on n’a pas besoin d’attendre qu’elle aille s’asseoir sur la grosse caisse pour remarquer le batteur qui fait irrésistiblement penser à l’Animal du Muppet Show. Si on ajoute à ça un son global très puissant (on a eu les oreilles qui sifflent légèrement avant de s’endormir, ça faisait un bail que ça nous était pas arrivé) et une cohésion parfaite, des silence/reprise dignes des bidouilles de studio, c’est du rock’n’roll de première classe. Les morceaux s’enchainent très vite, chaque intervention parlée est coupée court par l’un ou l’autre impatient de jouer. J’ai quand même le temps de comprendre qu’il y a une édition limitée en vinyl orange du dernier disque ! Ils ont un son très classique bien à eux mais les allusions sonores sont loin d’être déshonorantes : Stranglers, Boss Hog, B52s, Joan Jett, Elastica, même Joplin pour la voix quand elle se débride. Tous les morceaux ont un tempo élevé, le moins réussi est un mid-tempo, marrant quand même tant il fait ressentir l’impatience des musiciens. Pour le public, dans lequel il doit bien y avoir trois ou quatre personnes qui connaissent un de leurs morceaux, et dont nous faisons partie, la découverte est jubilatoire. Le mec de ma voisine de derrière trouve ça très bien. Si le public avait connu les chansons, il aurait sans doute pu chanter certains refrains en chœur avec les deux filles et le guitariste.
Ils ont droit à un rappel et ils auraient eu un autre si la salle ne s’était pas rallumée. C’est rare pour un groupe que personne ou presque ne connait.
Avant de me précipiter sur les disques en vente à la sortie, je récupère sur une table de la fosse un ticket « exonéré » à l’ancienne, avec la photo des Love me nots dessus !
Je peux acheter un des 500 vinyls oranges et me le faire dédicacer par la chanteuse avec un petit cœur en bout de signature, et la bassiste qui s’appelle Kyle. Comme ce sont des gens qui savent vivre, il y a même un ticket avec un numéro unique pour télécharger l’album entier gratuitement.